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👩⚕️ Article rédigé par : Dr Laurence Lebedinsky-Pollet, modifications apportées par le Dr Pauline Krug-Tricot
Faisons le point sur cette stratégie pas toujours connue des jeunes parents, controversée, et qui ne doit de toute façon pas être tentée avant 9 mois. 5-10-15, il s'agit des minutes à attendre avant de revenir vers le bébé, pour favoriser son sommeil. La suite ci-dessous !
Entre adultes et enfants, les troubles du sommeil sont bien partagés : un quart des premiers en souffrent, entre 20 et 30 % des deuxièmes en pâtissent.
La stratégie du 5-10-15 est une des manières qui a pu être proposées pour résoudre ce problème chez les bébés de plus de neuf mois, l’âge où ils commencent à ressentir les affres de la séparation.
Appelé aussi la méthode Ferber, du nom de ce fondateur du Centre des troubles du sommeil pédiatrique à l'hôpital pour enfants de Boston, et popularisé au milieu des années 1980, le 5-10-15 a pour but d'autonomiser l'enfant dans sa recherche de sommeil. Il s'agit donc de coucher l'enfant dès qu'il montre les signes de fatigue afin qu'il saute au bon moment dans le train du sommeil. Une fois la check-list des rituels du coucher effectuée, la méthode consiste à n'aller voir l'enfant qu'au bout de cinq minutes s'il réclame la présence d'un adulte. Puis, si l'enfant pleure à nouveau, il s'agit de ne se déplacer qu'au bout de dix minutes, puis quinze minutes.
La préconisation pour que le procédé résolve les problèmes d'endormissement se situe entre trois jours et une semaine. Savoir faire la différence entre pleurs où l'enfant exprime son angoisse et cris où il exprime un réel problème (douleur, reflux, couche à changer), ne pas entrer dans la sphère de l'enfant (sa chambre) en préférant le rassurer du pas de la porte et, lui poser la main sur le ventre en le rassurant avec des paroles douces (« Je suis là », « Il faut que tu dormes maintenant », « Tu as besoin de repos pour grandir »…).
Il est conseillé de ne pas sortir l'enfant du lit et le promener au bras pour faire cesser ses pleurs et l'apaiser. Il faut en fait qu'il apprenne à considérer que son lit est un endroit rassurant, qu'il peut s'y endormir sans stress. Le fait de l'en sortir va lui faire assimiler son lit à un endroit peu rassurant qui l'amènera à recommencer la même stratégie le lendemain.
Le 5-10-15 est à utiliser dans la même soirée puis à étaler sur la semaine (on vient calmer le bébé à partir de cinq minutes le lundi, puis à partir de 10 minutes le mardi pour atteindre le record de quinze minutes le mercredi). Pour les parents les plus sensibles et les moins patients, le 3-8-12 est aussi conseillé par les professionnels de la petite enfance. Et, si l'une ou l'autre ne fonctionne pas au bout d'une semaine, enquêtez plus profondément sur les troubles du sommeil de votre bébé.
Cette technique peut parfois être mal vécue par les parents qui ont l'impression de provoquer une grande angoisse chez leur bébé. L'idée n'est bien sûr pas de laisser pleurer votre bébé de désespoir, mais juste de lui laisser le temps pour trouver la ressource en lui de s'endormir seul, tout en lui signifiant que vous êtes là pour lui. Comme toujours, il faut trouver le bon dosage.
Depuis quelques années, de nombreux auteurs publient des articles sur les neurosciences et les réseaux sociaux font le reste : diffusion massive, souvent déformation et exagération. Il est donc souvent entendu que laisser pleurer son enfant est très délétère pour le cerveau, pour son développement ultérieur, son empathie future... Mais il faut garder une certaine mesure : les études qui avancent ces arguments ont été réalisées chez des animaux en situation de grand stress, et ne concernent pas un bébé qu'on laisse décharger ses pleurs pendant 10 minutes en le rassurant par des paroles bienveillantes.
Nous espérons que vous trouverez la meilleure méthode, adaptée à vous, parents et bébé, pour que vos nuits à tous soient calmes et sereines.
Bonne nuit à toutes et à tous ! 💤