Jusqu'ici le coucher se passait sans encombre... Et d'un coup, vers 8 mois, les choses se sont compliquées. Votre bébé pleure dès que vous le posez dans son lit, il peine à s'apaiser tout seul ? Votre mère aurait aisément pointé du doigt l'angoisse de la séparation. En réalité, les choses sont un peu plus complexes. Explications.
Une angoisse ? non pas vraiment !
Avant tout, un rappel s'impose : l'angoisse du 8e mois (plus communément connue comme l'angoisse de la séparation) a été décrite pour la première fois dans les années 1940 par le psychiatre hongrois René Spitz. Ses observations : à cet âge, non seulement le bébé a tend avoir peur des visages étrangers (qu'il différencie désormais des personnes familières), mais il a acquis la permanence de l'objet. Résultat : il sait que quand sa mère quitte la pièce, elle existe encore... Mais il angoisse aussi à l'idée d'être abandonné. D'où les cris(es) à l'heure du coucher !
Si elle a longtemps permis d'expliquer bien des aléas du quotidien ("Il pleure ? T'inquiète, c'est l'angoisse du 8e mois !"), l'angoisse de la séparation est aujourd'hui de plus en plus fréquemment remise en question. Ainsi, non seulement, le bébé ne serait pas angoissé (il est même parfois ultra-sociable avec les nouveaux venus), mais côté permanence de l'objet, il serait en réalité rodé depuis un moment (depuis l'âge de 4/5 mois) ! Inutile donc de culpabiliser quand vous quittez sa chambre : il n'est pas terrifié !
Problème de sommeil ou d'endormissement ?
Et s'il n'est pas angoissé ou apeuré, votre bébé ne devrait donc pas voir son sommeil perturbé (hormis certaines situations exceptionnelles). Par contre, à ce stade de son développement psycho-affectif, l'endormissement risque d'être plus compliqué. Et pour cause : entre 6 et 9 mois, il a identifié les adultes qui constituent ses figures d'attachement principales (vous !) et, qui en prenant soin de lui, lui permettent d'avoir la base de sécurité affective nécessaire pour grandir en confiance et en autonomie. C'est la fameuse théorie de l'attachement, mise au point par le psychiatre anglais John Bowlby.
Quel rapport avec l'endormissement ? À cet âge, votre bébé 1. commence à se rendre compte que vous êtes là pour lui quand il en a besoin (mais a tout de même besoin d'être rassuré), 2. vous kiffe, 3. n'a donc pas du tout envie de vous quitter. Résultat : il pleure dès que vous filez. C'est donc à ce moment clé qu'il faut faire particulièrement attention et adopter une stratégie bien ficelée pour éviter de rater le train du sommeil et donc de décaler l'endormissement.
Quelques conseils pour favoriser la sécurité affective à l'heure du coucher :
À 8/9 mois, votre bébé a toujours (et encore) besoin d'un maximum de repères pour le sécuriser et répondre à son besoin d'attachement. À tenter :