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👩⚕️ Article rédigé par : Laurence Lebedinsky-Pollet (sage-femme), relu par Dr Pauline Krug-Tricot (pédiatre)
Le sommeil tient d'un équilibre si fragile, qu'il faut mieux connaître ses plus grands perturbateurs pour augmenter vos chances de passer de douces nuits. Ils sont au nombre de 7, et apprendre à les combattre va non seulement vous préserver de désagréments, mais aussi structurer le sommeil de votre enfant.
Les rythmes du sommeil de l'enfant peuvent obéir à une régularité que ne renierait pas un horloger ! Mais pour éviter qu'ils ne se dérèglent, il faut prendre la route du train du sommeil. Il s'agit d'habitudes à prendre : par exemple, ne pas trop lui faire partager votre vie sociale après 19h00 (en l'amenant au restaurant avec vous). Cela peut arriver, si vous souhaitez le faire sortir ou ne pas prendre de baby-sitter, mais ça ne doit pas être systématique. S'il prend trop l'habitude des sorties nocturnes, son horloge biologique sera perturbée et il sera plus difficile ensuite de l'endormir lors de soirées tranquilles à la maison.
Même s'il est incapable de parler, le bébé, grâce à son inconscient, comprend beaucoup de choses. Alors même si vous avez l'impression de parler dans le vide, n'hésitez pas à le faire ! Voici quelques idées de sujets : vos joies, votre activité du moment, vos exaspérations, votre famille, des recettes que vous lui préparez, sa future entrée en crèche... Que ce soit positif ou négatif, votre bébé appréciera d'échanger avec vous et le son de votre voix avant le coucher va souvent l'apaiser et le rassurer. Vous pouvez régulièrement lui dire qu'après le dîner, il ira dormir.
Notre société hyper-connectée nous met tous en contact direct et prolongé avec des écrans : télévision, tablette, smartphone... Les écrans sont partout et il est difficile pour tout le monde de les éviter. Pourtant, comme pour les adultes, les écrans juste avant le coucher vont souvent retarder l'endormissement du bébé. En effet, la lumière bleue qui provient des écrans agit de manière négative sur les cellules de nos rétines. Le soir, elle empêche la sécrétion de mélatonine, l'hormone du sommeil, et altère l'architecture du sommeil. Les heures précédents le coucher de bébé, préférez donc la lecture ou l'écoute d'une comptine plutôt qu'un dessin animé sur Youtube.
Vous avez des journées bien remplies et rentrez souvent en catastrophe ou tardivement à la maison pour passer plus de temps avec votre bébé ? On vous comprend... Mais essayez de ne pas "forcer" le temps avec bébé si vous rentrez trop tard à la maison (bien que ce soit tentant !). Si votre bébé montre tous les signes de fatigue annonçant l'arrivée du sommeil, ne le gardez pas trop longtemps à vos côtés. Le cadre et les habitudes horaires sont les meilleurs garants d'un sommeil régulier et réparateur, mettez-le donc au lit s'il baîlle, se frotte les yeux, tète ses doigts... Vous aurez tout le temps de vous rattraper plus tard !
Parfois, vous arrivez trop tard à la maison pour profiter de votre bébé, et la tentation de l'endormir sur vous est grande. Si lui caresser la tête et le dos, et lui murmurer votre amour peuvent le calmer sur le moment, notez que le faire au moment du coucher lui fait passer un message inconscient : son lit n'est pas assez "sûr" contrairement au ventre de maman ou papa. Si ce moment doux est agréable, essayez qu'il ne soit pas trop fréquent pour que votre bébé apprivoise son lit. Pour acquérir son autonomie, le bébé doit apprendre progressivement à s'endormir seul.
Votre envie de passer du temps avec bébé et vos talents de conteur vous emmènent souvent à enchaîner les histoires ? Pour un nourrisson, une histoire de deux minutes est souvent amplement suffisante. Si vous sentez qu'il a besoin d'un peu plus, ce n'est pas interdit mais essayez de ne pas trop déborder et de l'habituer à un rythme. Des histoires trop longues peuvent angoisser les bébés, ou les exciter.
Ce perturbateur là est très fréquent, et c'est sûrement le plus difficile à contenir. Beaucoup de parents anticipent les peurs de leur bébé, ce qui peut au contraire activer des peurs qui n'existaient pas. Par exemple, la peur du noir, la peur d'une mère trop absente ou la peur du loup qui entrerait dans la chambre... Si vous les avez ressenties enfant, rien ne dit que ce sera le cas pour votre bébé !
Alors soufflez... il vous communiquera (peut-être !) ses propres angoisses en temps voulu. 😊