Bienvenue sur le podcast de ceux et celles pour qui les ressources sont avant tout humaines.
Wow, ça y est on le fait. On lance notre propre podcast. đ
Pour tout vous dire, ça fait maintenant quelques temps quâon en parle, que ça nous titille et voilĂ on se lance : on enregistre notre propre podcast.
Pour vous planter un peu le dĂ©cor, on a empruntĂ© deux micros et on sâest installĂ©s dans ce quâon appelle chez alan, la chill room. Câest une salle un peu spĂ©ciale oĂč on a plein de coussins et un tableau blanc aussi. đ€ Elle est parfaite pour enregistrer ce premier Ă©pisode.
Dans un monde oĂč nous vivons plus vite, plus longtemps et oĂč nous attendons toujours le meilleur, alan rĂ©imagine le systĂšme de santĂ© pour le rendre extraordinairement fluide pour lâutilisateur, câest-Ă -dire pour nous. Nous avons commencĂ© par crĂ©er la meilleure assurance santĂ© qui permet aux entreprises, aux salariĂ©s et aux indĂ©pendants de souscrire Ă vivre mieux.
Que vous soyez fondateur, responsable RH ou manager, votre Ă©quipe attend que vous construisiez les process et la culture qui font de votre entreprise un environnement unique.
Quelles méthodes et outils utiliser pour mettre vos équipes dans les meilleures conditions ?
Avec Good People, nous vous ouvrons les portes de nos réflexions, nos succÚs et nos échecs pour travailler autrement.
Dans ce premier Ă©pisode, jâai eu le plaisir dâĂ©changer avec Deborah Rippol qui sâoccupe dâattirer et conserver les talents chez alan.
Deborah est passĂ©e par trois environnements avec de trĂšs fortes cultures dâentreprise : WeWork, Buffer et maintenant alan. On en a donc profitĂ© pour Ă©voquer ensemble les coulisses de notre process de recrutement et lâimportance de dĂ©finir une culture dâentreprise. On a aussi parlĂ© de sa vision de lâĂ©volution des RH et de son rĂŽle.
Bonne Ă©coute. đ§
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Kevin : Salut Ă tous, ça y est on le fait, on se lance. Câest notre premier Ă©pisode. On va peut-ĂȘtre commencer par se prĂ©senter. Deb tu veux peut-ĂȘtre te prĂ©senter, dire quelques mots sur toi ?
Deborah : Oui avec plaisir. Ăa fait un peu plus dâun an que je suis chez Alan, quasiment un an et demi maintenant. Le temps passe trĂšs vite. Chez Alan, je suis en Talent, traditionnellement vu peut-ĂȘtre comme RH ou recrutement. Avant ça, jâai eu un parcours un peu variĂ© : jâai notamment travaillĂ© pour plusieurs entreprises amĂ©ricaines et anglaises sur des sujets assez gĂ©nĂ©ralistes et RH. Jâai bossĂ© notamment chez WeWork oĂč jâai aidĂ© Ă lancer les premiers buildings Ă Londres - WeWork Ă©tant un coworking space. Et jâai bossĂ© chez Buffer, qui est une start-up complĂštement remote avec une structure trĂšs particuliĂšre. LĂ , jâĂ©tais sur un rĂŽle en people Ă aider au dĂ©veloppement RH.
Kevin : En prĂ©parant lâĂ©pisode, tu me racontais quâune des raisons pour lesquelles les nouvelles gĂ©nĂ©rations de RH utilisaient de moins en moins le terme âressources humainesâ câĂ©tait parce que, selon eux, les humains ne doivent pas ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme des ressources. Câest pour ça quâon voit de plus en plus les termes people, people ops, talent, talent manager. Pour moi qui suis un peu extĂ©rieur Ă ce monde-lĂ , est-ce que tu peux m'en dire plus ? DâoĂč vient cette forme de rejet, ou en tous cas de recul par rapport au terme RH traditionnel ?
Deborah : En fait, je pense que ça correspond pas mal Ă une vraie transition aujourdâhui sur le rĂŽle des RH. Je n'ai pas peur dâutiliser ce mot, donc on peut lâutiliser sans souci. Câest vrai quâen mĂȘme temps qu'on a transitionnĂ© vers des fonctions qui sont vues comme un peu plus stratĂ©giques et surtout au cĆur de lâentreprise pour ce qui est RH, dĂ©veloppement de talents, recrutement, etc. on s'est mis Ă voir ça comme des fonctions essentielles au dĂ©veloppement de lâentreprise. Et je ne dis pas que ce nâĂ©tait pas le cas avant, mais on voyait souvent les personnes ou les groupes en interne en RH comme des fonctions qui Ă©taient trop Ă©loignĂ©es du business, qui ne pouvaient pas forcĂ©ment apporter tout le temps de vision stratĂ©gique.
Aujourdâhui, ça a un peu changĂ© et je pense que lâaccompagnement de ce changement de vision du monde des RH, ce que ça pouvait apporter Ă lâentreprise et de la maniĂšre dont on pouvait collaborer en interne sur le fait dâatteindre des objectifs communs (faire avancer le business et de faire grandir les gens - et inversement), ça a vraiment amenĂ© Ă une transition aussi au niveau du vocabulaire quâon utilise. Câest vrai que le fait de voir les humains comme des ressources quâon utilise pour atteindre un objectif câest assez old school.
Kevin : Câest vrai que le terme est assez bizarre, on utilise toujours RH et on ne sait pas vraiment pourquoi. Si je rĂ©sume ce que tu nous dis, câest que les RH ne sont plus seulement cette fonction support, cette Ă©quipe que tu vas solliciter quand tu vas avoir besoin soit dâun recrutement soit de la paperasse liĂ©e Ă un recrutement (faire les contrats et sâassurer que la personne arrive Ă telle date dans lâentreprise, ait ses tickets resto et sa mutuelle). Tu penses qu'on doit aller plus loin, et que les RH doivent avoir un rĂŽle dans la stratĂ©gie de lâentreprise ? Quâon doit mĂȘme potentiellement changer lâappellation ?
Deborah : Oui, je pense quâil y a plein de choses qui sont attendues des RH aujourdâhui qui ne lâĂ©taient pas avant : le fait de prendre une position stratĂ©gique et dâavoir une comprĂ©hension du business, câest hyper important, puisque ça permet de prĂ©empter les besoins en dĂ©veloppement RH, que ce soit en dĂ©veloppement de compĂ©tences en interne ou en recrutement, beaucoup plus en amont. Câest-Ă -dire que si on a de la visibilitĂ© sur la stratĂ©gie de lâentreprise et sur lĂ oĂč elle va se dĂ©velopper, on est capables dâaider, dâĂȘtre des partenaires et dâaccompagner la boĂźte dans ce sens-lĂ .
Kevin : Si on parle un peu de nous, de chez Alan, comment fais-tu ça au quotidien ? Comment tâassures-tu quâon recrute en fonction de notre stratĂ©gie et de notre vision de long-terme ?
Deborah : Câest intĂ©ressant parce que la maniĂšre dont on fait ça chez nous a deux aspects qui sont hyper importants. Dâune, la collaboration : aujourdâhui on ne compte pas sur les personnes qui sont en RH ou en Talent chez alan pour faire tout le recrutement.
Kevin : Sinon on ne pourrait pas ! Pour info on est passĂ©s de treize Ă quatre-vingt-dix lĂ , je crois, en dix-huit mois, mĂȘme pas. Et tout cela alors que tâas longtemps Ă©tĂ© la seule de lâĂ©quipe Talent. Maintenant on a Corentin, qui vient de nous rejoindre, mais concrĂštement on a tous Ă©tĂ© Talent dans la boĂźte et on a tous Ă©tĂ© impliquĂ©s dans les recrutements de beaucoup de gens en dehors de notre spĂ©cialitĂ©.
Deborah : Exactement, je pense quâon ne peut pas compter uniquement sur les Ă©quipes mĂ©tier pour faire le recrutement en entier parce quâon leur nierait la possibilitĂ© dâavoir un process cohĂ©rent Ă travers toute la boĂźte et aussi de pouvoir sâamĂ©liorer sur de bonnes pratiques RH, que les experts RH pourraient apporter. Et inversement : on ne peut pas attendre des RH qu'ils aient des compĂ©tences mĂ©tier, qui les aideraient Ă pousser le recrutement et Ă comprendre les besoins en profondeur.
Kevin : Sur ce point comment as-tu fait pour tous nous embarquer là -dedans ?
Deborah : Je pense quâil y a un vrai rĂŽle des fondateurs de lâentreprise dans le fait dâamener lâidĂ©e que le recrutement câest quelque chose qui, si on le fait bien, sera un vrai atout pour la croissance de la boĂźte. Une fois que lâĂ©quipe a compris ça, avec lâaide des fondateurs, et que câest quelque chose sur lequel on est accordĂ©s en tant quâentreprise, câest beaucoup plus facile de dire : regardez, si on fait ça ça change ça, regardez, on a rĂ©ussi Ă ramener ensemble telle personne. Sur le sujet de sourcing de candidats par exemple, les gens se rendent bien compte quâon a rĂ©ussi Ă sourcer tel ou tel candidat parce quâon a utilisĂ© le rĂ©seau de telle ou telle personne.
Kevin : Câest vrai, ce qui mâa marquĂ© câest que dans toutes les communications de Charles et Jean-Charles nos cofondateurs, que ce soit par Ă©crit ou Ă lâoral pendant les meetings quâon a une fois par mois, ils font trĂšs attention Ă toujours rappeler que faire croĂźtre lâĂ©quipe est un objectif de la boĂźte, que tout le monde est impliquĂ© et que câest un objectif en tant quâĂ©quipe. Ils aiment bien aussi cĂ©lĂ©brer lâarrivĂ©e de chaque nouvel employĂ©, fĂ©liciter toute lâĂ©quipe dâavoir rĂ©ussi Ă attirer un nouveau talent aussi fort, quel que soit son niveau.
Deborah : Ils sây intĂ©ressent Ă©normĂ©ment, le fait quâils participent Ă chaque processus de recrutement⊠aujourdâhui tous les gens qui rejoignent alan ont vu lâun des cofondateurs au moins Ă un moment donnĂ©. Lâutilisation de leur temps, je pense que câest important. Avant de rentrer chez alan, en ayant une discussion justement sur quelle Ă©tait leur vision des RH - je voulais que leur vision soit alignĂ©e et je pense que câest important - je leur ai clairement demandĂ©Â : combien de temps vous passez sur le recrutement vous-mĂȘmes, en perso ? Et les deux y passent au moins la moitiĂ© de leur temps, jâai trouvĂ© ça trĂšs impressionnant, câĂ©tait une preuve trĂšs claire quâils y accordaient de lâimportance.
Kevin : Tu lâas dit, tous les candidats chez alan voient au moins lâun des deux cofondateurs pendant le process, dans ce quâon appelle la âfounder interviewâ - on nâa pas Ă©tĂ© chercher bien loin. Est-ce que tu peux nous en dire plus sur pourquoi câest important selon toi, et surtout quâest-ce qui devrait ĂȘtre vraiment le focus de cette interview-lĂ Â ?
Deborah : Câest une trĂšs bonne question. Je pense quâils permettent quand-mĂȘme dâavoir un point de vue assez global sur toute lâĂ©quipe. Ăa permet de mettre la barre assez haut, de se dire ce quâon attend de quelquâun sur tel rĂŽle et quel est lâimpact de ce rĂŽle sur toute la boĂźte, pas seulement sur son Ă©quipe. On implique quand mĂȘme pas mal de monde dans le processus de recrutement, qui sont extĂ©rieurs Ă une Ă©quipe.
Kevin : Câest important. On en a parlĂ© je crois avant-hier : jâai vu passer une discussion sur notre Slack et jâavais lâimpression que câĂ©tait surtout pour Ă©viter le biais.
Deborah : Je pense quâil y a deux choses Ă faire. Il y a le fait dâavoir des gens extĂ©rieurs Ă lâĂ©quipe qui recrute qui sont impliquĂ©s dans le processus de recrutement. Nous, on le fait par le biais dâune interview qui est plus liĂ©e au comportement global de la personne et Ă ses mĂ©thodes de travail - pour comprendre si elle sera Ă sa place chez nous, mais aussi si on pourra la rendre heureuse dans sa future carriĂšre. On a aussi un dĂ©jeuner qui est organisĂ©, oĂč plusieurs personnes sont impliquĂ©es. Je pense que ça, câest important.
Mais il y a aussi le fait de regarder les mĂ©triques associĂ©es au processus de recrutement. Par exemple, de voir quâon a un drop (se rendre compte quâentre deux entretiens, on a un nombre de gens qui sortent Ă telle partie du processus) qui est plus important que la moyenne de toute la boĂźte. Ăa peut ĂȘtre un bon signe quâon a peut-ĂȘtre baissĂ© la barre sur les entretiens prĂ©cĂ©dents. Je pense quâil y a quand mĂȘme le fait dâavoir des points de vue extĂ©rieurs, des fondateurs ou dâautres gens de la boĂźte, mais qu'il faut aussi faire attention Ă tout ce qui est donnĂ©es dâentretiens.
Kevin : Comme tu lâas dit, on a un entretien au cours du parcours qui nâest pas du tout technique et qui est le mĂȘme Ă tous les postes : ça sâappelle la behavioral interview. Est-ce que tu peux nous en dire plus sur dâoĂč elle vient, pourquoi on l'a introduite chez alan et quelle est son origine ? Parce que jâen ai fait une ce matin avec une candidate en Product et encore une fois jâai trouvĂ© ça top, alors que ça doit ĂȘtre ma cinquantiĂšme.
Deborah : On Ă©tait partis dâune interview qui sâappelle la âWho interviewâ, qui vient dâun livre qui sâappelle âWhoâ, couvrant pas mal de bases sur le recrutement. Ce nâest pas mon livre prĂ©fĂ©rĂ© mais il amĂšne des mĂ©thodes assez intĂ©ressantes quand on nâest pas en RH ou en Talent, mais quâon a des choses Ă mettre en place trĂšs rapidement - notamment quand on est fondateur. On Ă©tait partis de cette interview lĂ , qui Ă©tait assez longue, et lâidĂ©e câest vraiment de creuser dans le parcours de la personne.
Kevin : Elle est longue : elle dure une heure. Aussi longue que la technical. Parfois, il faut ĂȘtre au taquet.
Deborah : Câest long parce que ça demande aussi de creuser sur lâexpĂ©rience de la personne. Ă quoi ressemblait sa vie au travail, quelles Ă©taient les choses qui la frustraient, qui lâanimaient, qui la motivaient, etc. Je pense que cet entretien est vraiment important pour ça, mais ça ne peut se faire qu'en regardant les expĂ©riences passĂ©es. On essaie plutĂŽt de trouver des traits de comportement qu'on estime importants, par rapport Ă notre maniĂšre de fonctionner chez Alan.
Kevin : Donc on va peut-ĂȘtre pas les citer. (Rires)
Deborah : Si si !
Kevin : On les cite, on est transparents. Tu ne peux pas mentir de toute façon, tu ne peux pas jouer un rÎle pendant une heure.
Deborah : Ce nâest pas forcĂ©ment bĂ©nĂ©fique non plus, de cacher sa propre maniĂšre de fonctionner pendant une heure, pour ensuite se retrouver dans une entreprise qui nâest pas adaptĂ©e Ă son mode de fonctionnement. Câest dommage. Je pense quâil vaut mieux ĂȘtre transparent sur ce genre de choses. Peut-ĂȘtre citer quelques exemples ? Nous, on va rechercher des gens qui sont structurĂ©s, trĂšs adaptables et trĂšs collaboratifs, par exemple. Ce sont des traits quâon peut trĂšs facilement retrouver ou sur lesquels on peut creuser en parlant des expĂ©riences passĂ©es.
Kevin : Si on prend âcollaboratifâ en exemple, par rapport Ă ce matin et mon interview que jâai faite, la question la plus parlante est celle sur lâĂ©quipe : parle-moi de ton Ă©quipe dans ton ancienne boĂźte. De lĂ , quel trait tu cherches, quâest-ce que tu vas regarder dans lâhistoire que te raconte la personne ?
Deborah : Il y a le fait de regarder ce qui a ressemblĂ© Ă un succĂšs pour la personne : est-ce que câĂ©tait plutĂŽt un succĂšs personnel ou un succĂšs dâĂ©quipe ? Il nây a pas de bonne ou de mauvaise rĂ©ponse : câest vraiment un groupe de signaux que tu vas rĂ©cupĂ©rer pour faire une analyse, qui nâest pas psychologique. Il nây aucun de nous qui est psychologue, mais on a quand mĂȘme conscience aujourdâhui de la maniĂšre dont on travaille : on est plus capables de projeter un peu cette personne-lĂ dans notre imaginaire dâune situation qui pourrait avoir lieu, pour imaginer si ça correspondrait ou non en fonction de ce quâelle nous dit.
Kevin : Je pense quâil y a un truc que tu nous as appris, câest que le recrutement et tout le parcours au-delĂ de cette interview sont Ă double sens : la personne quâon a dĂ©marchĂ©e, pour quâelle rentre dans le processus, doit en savoir plus sur Alan. On est un peu dans une phase de drague mutuelle. Est-ce que tu penses que câest aussi important de vendre la boĂźte pendant le process ?
Deborah : Je pense que câest important. LâexpĂ©rience candidat est hyper importante : il faut ĂȘtre vraiment sur un pied dâĂ©galitĂ© dans un processus de recrutement.
Aujourdâhui il y a une course pour trouver les personnes les plus motivĂ©es, les plus compĂ©tentes et avec le plus de potentiel. Ces gens-lĂ , quand tu les as dans ton processus de recrutement, tu fais en sorte de leur donner autant dâinformations que ce quâeux te donnent. Parce que câest vraiment Ă double sens : on peut pas se permettre dâĂȘtre sur un truc qui soit un peu traditionnel, qui soit ce cĂŽtĂ© âje suis RH, prouve-moi qui tu es, montre-moi ce que tu sais faireâ.
Kevin : Un oral blanc, en fait.
Deborah : Oui câest ça : on nâest pas lĂ pour ĂȘtre les seuls juges de si ça colle ou non. On est vraiment deux Ă se juger.
Kevin : Pour ça, trĂšs concrĂštement, il y a deux choses quâon fait et qui me viennent Ă lâesprit. La premiĂšre, câest quâon garde toujours cinq-dix minutes Ă la fin de chaque entretien pour que le candidat puisse nous poser toutes les questions quâil veut. Dâailleurs, ça n'est pas que sur lâentretien quâon a fait, ou le poste.
Chez alan câest ultra ouvert. Par exemple, jâai eu une question sur ce que reprĂ©sente notre logo. Ou celle qui revient le plus souvent : quâest-ce qui te plaĂźt ou te dĂ©plaĂźt le plus chez Alan ? Celles-lĂ , câest les classiques.
Et il y a une autre chose quâon fait, qui mâavait marquĂ© quand jâavais passĂ© les entretiens, câest quâon te demande ce quâon pourrait amĂ©liorer dans le processus. On te demande ce que tu as aimĂ© et ce que tu nâas pas aimĂ©. Si câĂ©tait trop long, si on a Ă©tĂ© assez rĂ©actifs, un peu tout ça, quoi. Quâest-ce que tu penses de ça et quâest-ce que ça permet de montrer au candidat ?
Deborah : Je pense que ça montre un peu dâhumilitĂ©, câest-Ă -dire quâon nâa pas la science infuse. On a construit un processus de recrutement qui nous convient aujourdâhui, qui nous a aidĂ© Ă recruter des personnes vraiment trĂšs chouettes et on avance dans cette direction avec les connaissances quâon a et la maniĂšre de faire qui est la nĂŽtre aujourdâhui.
Mais ça ne veut pas dire que les choses ne vont pas changer. On a eu des feedbacks comme par exemple sur le dĂ©jeuner quâon a avec plusieurs personnes de lâĂ©quipe. Il se trouve que quand moi jâai passĂ© les entretiens, câĂ©tait avec tout le monde, donc il y avait treize ou quatorze personnes Ă ce moment-lĂ . Jâavais dĂ©jeunĂ© avec tous ceux qui nâĂ©taient pas en vacances Ă ce moment-lĂ , donc il y avait douze personnes pendant le dĂ©jeuner. Ce nâĂ©tait pas dur, mais il faut quand mĂȘme avoir une personnalitĂ© un peu spĂ©cifique pour ĂȘtre capable de raconter un peu ta vie Ă douze personnes diffĂ©rentes, comme ça, autour dâune table. Câest pas idĂ©al. CâĂ©tait une partie du processus qui nâĂ©tait pas trĂšs inclusive des gens qui, justement, ont une personnalitĂ© un peu plus timide, qui vont plus se dĂ©couvrir dans un contexte oĂč ils parlent avec trois ou quatre personnes.
Donc on a rĂ©duit ce dĂ©jeuner pour quâil nây ait plus que huit personnes. Mais mĂȘme avec huit personnes, ce nâest pas trĂšs intimiste, câest encore trop. On a rĂ©duit Ă nouveau et donc aujourdâhui Ă ce dĂ©jeuner il nây a que cinq personnes gĂ©nĂ©ralement. Je pense que câest une des amĂ©liorations quâon a faites.
Kevin : Ăa permet Ă la personne de manger, comme ça elle ne parle pas tout le temps, mais surtout de poser plein de questions Ă des gens diffĂ©rents. Ce quâil est important de mentionner, câest que par exemple si câest un dĂ©veloppeur qui vient passer le dĂ©jeuner avec nous, autour de la table il nây aura pas que des dĂ©veloppeurs. Il y aura potentiellement moi, toi, Margaux notre office manager, Paul de la team Finance etc. Ăa lui permet dâavoir une vue plus globale de comment ça se passe chez Alan et pas uniquement dans quel langage on code.
Deborah : Et puis je pense que câest le reflet de la maniĂšre dont on travaille. Câest-Ă -dire que le fait dâaccorder de lâimportance au fait que cette personne-lĂ rencontre des gens de communautĂ©s avec des compĂ©tences qui sont diffĂ©rentes, en fait, ça ressemble Ă la vie de tous les jours chez Alan. Tout le monde est trĂšs curieux, on Ă©change Ă©normĂ©ment sur des sujets qui parfois ne sont pas du tout de nos domaines de compĂ©tences, parce que justement, on se challenge les uns les autres. Au bureau, je sais que ça choque pas mal de monde, je mâĂ©tais jamais rendu compte de Ă quel point câĂ©tait bizarre, mais on nâest pas assis par Ă©quipe.
Kevin : Les candidats sont un peu surpris par ça. Câest sĂ»rement liĂ© au fait quâon communique beaucoup par Ă©crit, et donc qu'on nâa pas besoin dâĂȘtre Ă cĂŽtĂ© de la personne avec qui on va Ă©changer. Mais effectivement, ce quâon voit câest que, dans la plupart des cas, lâĂ©quipe Sales est dans son bocal oĂč elle passe des calls toute la journĂ©e, lâĂ©quipe Support est dâun autre cĂŽtĂ© de la salle et la plupart du temps lâĂ©quipe Dev a son plateau oĂč câest la bibliothĂšque, parce quâils ont besoin de se concentrer.
Deborah : C'est ça, alors que ce clichĂ©, câest pas du tout ce quâon a. Je pense que le fait que la personne passe une journĂ©e avec nous dans nos bureaux, soit assise au milieu de tout le monde et se rende compte quâĂ droite il y a un ingĂ©nieur et Ă gauche il a quelquâun en Sales, ça lui permet de se rendre compte de la maniĂšre dont on travaille. Câest important de donner ce goĂ»t de lâenvironnement dans lequel la personne sera trĂšs tĂŽt dans le processus.
Kevin: Ce que tu veux dire aussi, câest que tout le monde a le mĂȘme environnement de travail et les mĂȘmes mĂ©thodes. Ăa permet dâĂȘtre sĂ»r quâil nây ait pas de nouveaux process ou de nouvelles mĂ©thodes, qui ne soient pas en lien avec notre culture et notre vision, qui commencent Ă se dĂ©velopper dans un coin, parce que lâĂ©quipe Sales est toujours entre elle et voit pas autre chose, ce qui se passe autour dâelle. Ăa permet Ă tout le monde dâĂȘtre sĂ»r quâon est alignĂ©s.
Deborah : Il y a un vrai Ă©change de bonnes pratiques par ce biais-lĂ . Par exemple, sur Slack, on a le channel âTeam Recruitingâ et câest celui dans lequel tout le monde Ă©change quand il sâagit de sujets de recrutement. Ăa veut dire quâaujourdâhui, il y a une vraie vision sur ce qui se passe sur le recrutement, sur la partie âUser Careâ de la part des gens qui sont en Sales. Ils peuvent vraiment apprendre de ce processus-lĂ et on le voit trĂšs rĂ©guliĂšrement. Par exemple, il y a une checklist qui a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e par l'Ă©quipe produit parce quâelle sâest dit que ce serait vraiment cool, Ă cette Ă©tape-lĂ , de faire attention Ă certains dĂ©tails. Donc ils ont crĂ©Ă© une super checklist et ce nâĂ©tait pas Ă lâĂ©quipe recrutement de s'en occuper : ça venait du terrain.
Kevin: Câest la prise dâinitiative. On considĂšre que dĂšs que tu peux amĂ©liorer le process ou amĂ©liorer les outils : pas besoin dâavoir inventĂ© la roue, tu y vas toi-mĂȘme et tu mets les mains dedans.
Deborah: Câest ça : pas besoin dâautorisation, tu fais dâune certaine maniĂšre et puis tu partages. Par contre on a vraiment ce devoir de partage, ce qui fait que les autres peuvent apprendre aussi.
Kevin: Juste avant de finir, jâaimerais un peu parler de toi. Ton parcours est intĂ©ressant parce quâavant Alan, il y avait Buffer et WeWork qui sont deux boĂźtes avec des cultures trĂšs diffĂ©rentes mais quand mĂȘme assez fortes.
On entend de plus en plus les boßtes essayer de définir leur culture, soit trÚs tÎt soit en pleine croissance. Elles mettent leurs valeurs en avant, par écrit aussi et puis elles essaient de mettre en avant dans leur communication, sur leur blog, dans les vidéos ou les interventions des cofondateurs, dans les événements.
Toi qui es passĂ©e par trois boĂźtes oĂč on mettait vraiment lâaccent sur la culture, est-ce que tu peux nous dire pourquoi tu penses que câest important, ce que tu en penses et pourquoi tu as privilĂ©giĂ© ces boĂźtes avec une culture trĂšs forte ?
Deborah: Je pense que la culture dâune entreprise et ses valeurs, câest vraiment essentiel pour opĂ©rer avec une ligne de conduite certaine aujourdâhui.
Quand je dis ligne de conduite, ça veut dire que quand tâas des valeurs qui sont fortes dans une boĂźte, ça va dĂ©finir les comportements potentiels que tu vas attendre de tes collaborateurs, et donc dâĂȘtre le plus transparent possible sur ces comportements qui sont intĂ©ressants ou non, qui sont habituels ou non.
Tu vas vraiment mettre les gens dans une zone de confort si câest des choses sur lesquelles ils sont adaptĂ©s ou dans une zone oĂč tu peux clairement leur dire : votre maniĂšre de fonctionner nâest pas celle de la boĂźte aujourdâhui et donc vous ne serez pas heureux chez nous.
Kevin : Il y a donc un premier filtre naturel, qui est que si vous ĂȘtes extraverti et que vous avez besoin de tout le temps parler, potentiellement vous nâĂȘtes pas fait pour cette boĂźte lĂ , et inversement.
Deborah : Exactement. Il y a un filtre au niveau du recrutement qui est important et qui fait qu'on aura des gens qui ensuite en entreprise seront alignĂ©s les uns avec les autres. Ătre alignĂ©s dans les moments oĂč ça se passe bien, câest important. Mais ĂȘtre alignĂ©s dans les moments oĂč il y a des conflits, oĂč ça se passe mal, oĂč il y a besoin se serrer les coudes, câest encore plus important. Câest aussi lĂ que la culture se retrouve. Le jour oĂč il y a un challenge et qu'il faut le remplir en tant quâĂ©quipe et y aller Ă fond, dĂšs lors qu'on est alignĂ©s au niveau des valeurs avec ses collaborateurs ça soude vraiment et ça fait qu'on a une comprĂ©hension vraiment plus profonde de pourquoi on fait ça, de ce qui nous motive, etc.
Câest fini pour ce premier Ă©pisode de Good People. Merci infiniment dâavoir Ă©tĂ© jusquâau bout.
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A trĂšs vite ! đ