La prévoyance d’entreprise offre une sécurité aux salariés face à la maladie et aux aléas de la vie. Obligatoire pour les salariés cadres et assimilés cadres, le régime de prévoyance reste facultatif pour les autres salariés sauf si l’accord de branche le prévoit. Un peu perdu ? Nos experts vous éclairent sur la notion de prévoyance d’entreprise obligatoire 🤝
Aucune loi n’oblige les entreprises à instaurer une prévoyance complémentaire au bénéfice des salariés. C’est dit ! Ce n’est donc pas la même chose que pour la mutuelle santé collective, qui est obligatoire dans tout le secteur privé et associatif depuis la loi ANI de 2016. Alors, est-ce que ça veut dire que la prévoyance est facultative ? Pas tout à fait : si la réponse tenait en trois lettres, on ne vous aurait pas concocté cet article.
La prévoyance est obligatoire pour tous les salariés cadres et assimilés cadres, quel que soit le secteur d’activité ou la taille de l’entreprise. C’est la convention collective des cadres de 1947 qui a instauré cette règle. Depuis, elle a été reprise par l’Accord national interprofessionnel (ANI) de 2017. Ça explique pourquoi on retrouve des contrats de prévoyance cadre dans quasiment toutes les entreprises.
💡C’est le fameux “1,50 % cadre” : la prévoyance des cadres contient au minimum une garantie décès. En pratique, la plupart des contrats couvrent aussi l’arrêt de travail lors d’incapacité temporaire de travail et/ou d’invalidité.
Une convention collective ou un accord de branche peut instaurer une prévoyance obligatoire pour les salariés non-cadres. Dans ce cas, toutes les entreprises des secteurs d’activités concernés devront souscrire une couverture collective au bénéfice de leurs salariés.
L’accord collectif fixe les règles applicables. Il peut par exemple 💬
👀 Avant de mettre en place un régime de prévoyance, reportez-vous à l’accord collectif pour vérifier ses conditions.
L’objectif premier de la prévoyance obligatoire : protéger les salariés. Dans certains secteurs particulièrement à risque, comme l’industrie métallurgique ou les BTP, les bénéfices sont évidents : ces métiers sont susceptibles d’engendrer davantage de problèmes de santé, il est donc nécessaire d’assurer la sécurité des travailleurs.
En général, les contrats de prévoyance obligatoire couvrent 3 principaux types de risques : l’incapacité temporaire de travail, l’invalidité et le décès.
👉 En cas de coup dur (accident, longue maladie, etc.), l’organisme assureur verse un revenu de substitution au salarié. Cette aide vient en complément des paiements de la Sécurité sociale (indemnités journalières, rente, capital, pension).
👉 En cas de décès, il apporte un soutien financier à la famille.
La prévoyance est donc un outil de politique sociale : une entreprise qui instaure de son plein gré cette couverture complémentaire au bénéfice de ses salariés s’engage ouvertement en faveur de la protection sociale. C’est un message fort 🤝
Les cotisations patronales de prévoyance complémentaire bénéficient d’exonérations sociales et fiscales avantageuses.
Si la convention nationale ou l’accord collectif impose une prévoyance d’entreprise, sa mise en place est obligatoire. L’entreprise doit respecter le contrat collectif qui s’impose à tous les salariés visés par le dispositif.
💡 Même si l’accord de branche fait mention d’une compagnie d’assurance, l’employeur reste libre de choisir son assureur. La seule obligation : respecter le contrat et les modalités d’adhésion.
En dehors des cas que l’on vient de voir, la prévoyance est facultative pour l’entreprise. Toutefois, l’employeur a la possibilité d’instaurer un régime complémentaire par référendum ou par décision unilatérale.
Les salariés déjà présents dans l’entreprise au moment de l’instauration de la prévoyance par DUE pourront refuser d’adhérer, à condition qu’une participation salariale soit prévue. Si, par contre, la cotisation est prise en charge entièrement par l’employeur, ils ne pourront pas demander de dispense.
Non, une entreprise ne peut pas refuser d’instaurer une prévoyance collective quand celle-ci est obligatoire. Elle ne peut pas non plus diminuer les garanties de prévoyance ou enlever des prestations optionnelles par accord d’entreprise. En matière de protection sociale complémentaire, les conventions collectives et les accords de branche ont la priorité.
En revanche, un accord d’entreprise peut tout à fait améliorer l’assurance prévoyance collective, en élargissant ses couvertures. Il est par exemple possible d’étendre son bénéfice aux ayants droit, ou d’ajouter des garanties (assurance obsèques, rente éducation, etc.).
Oui et non. En fait, pour savoir quels salariés couvrir, il faut regarder l’acte juridique fondateur :
En revanche, au sein d’une même catégorie, les garanties doivent être les mêmes. Ça veut dire qu’à statut égal, tous les salariés doivent bénéficier de la même protection.
Oui, mais il y a évidemment quelques exceptions : ce sont les cas de dispense.
⚠️ La possibilité de dispense à la prévoyance obligatoire cadre ou non cadre doit avoir été prévue dans l’acte instituant le régime. C’est au salarié de faire la demande de dispense par écrit et transmettre aux RH ou au chef d’entreprise les documents qui justifient sa situation.
La prise en charge du montant des cotisations en prévoyance obligatoire dépend de la catégorie du salarié et de l’accord de branche. On vous explique 👇
🎁 Respecter les conditions imposées en matière de prévoyance obligatoire est très important (lisez bien toutes les pages et petites lignes de votre accord collectif). En cas de manquement au contrat ou à la loi, l’entreprise s’expose à de lourdes sanctions. Notre conseil : pensez à conserver précieusement tous les justificatifs de dispense de vos salariés en cas de contrôle URSSAF.
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