Le comité social et économique (CSE) représente les salariés dans l’entreprise. Il intervient aussi en matière de prévoyance. Voyons précisément le rôle qu’il a à jouer.
Depuis la loi Travail et les ordonnances du 22 septembre 2017, toutes les entreprises de plus de 11 salariés doivent posséder un comité social et économique (CSE).
Au 1er janvier 2020, le CSE remplace et cumule les rôles du comité d’entreprise (CE), du comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) et des délégués du personnel. Aujourd’hui, il n’y a plus qu’une seule et unique entité pour reprendre les missions de ces instances.
Le CSE est composé des membres de la délégation du personnel élus pour 4 ans et de l’employeur.
Les attributions du CSE dans les entreprises de 11 à 49 salariés sont les suivantes :
Lorsque le CSE est mis en place dans une entreprise comportant plus de 50 salariés, le contenu de ses fonctions est élargi. En plus des attributions précédentes, il peut :
Selon l’article R 2312-22 du Code du travail, le CSE doit être informé et consulté lorsque l’employeur décide de mettre en place un régime de prévoyance complémentaire dans l’entreprise ou de modifier le dispositif en vigueur.
Rappelons que la prévoyance peut être instaurée par 3 moyens :
L’acte fondateur de la prévoyance détermine la nature de l’acte permettant de modifier la prévoyance dans l’entreprise. Pour modifier la prévoyance, il faut donc respecter un certain formalisme. On vous conseille la lecture de notre article dédié pour en savoir plus sur le sujet.
Lors de l’instauration ou de la modification de la prévoyance, le rôle du CSE est de favoriser le dialogue entre employeur et salarié. L’aide du CSE est donc indispensable, puisqu’il représente les salariés : il est le porte-parole de leurs besoins et de leurs interrogations. Par exemple, il s’assure que les salariés bénéficiant déjà de prestations d’invalidité ou d’incapacité ne soient pas lésés en cas de changement de régime de prévoyance.
La consultation du CSE doit se faire avant toute démarche de l’employeur. En pratique, cette consultation se matérialise par une réunion devant respecter le formalisme habituel (convocation écrite transmise à l’avance, communication du programme de l’ordre du jour, débat et ratification des propositions, etc.). L’employeur doit donner toutes les informations nécessaires au CSE pour qu’il comprenne son projet.
S’il souhaite résilier l'ancienne prévoyance, il doit expliquer ce qui motive sa décision (augmentation des cotisations, niveau de garanties insuffisant, difficulté de gestion au quotidien…) ainsi que les changements qu’il aimerait apporter.
Après délibération, le CSE rend un avis favorable ou défavorable au projet de l’employeur. Cet avis est motivé et peut s’accompagner de propositions. L’employeur n’est pas tenu de suivre cet avis et reste libre de sa décision finale.
Comme pour la mutuelle collective, l’organisme assureur établit un rapport annuel sur les comptes du régime de prévoyance et le transmet à l’employeur. Ce dernier doit le communiquer au CSE s’il en fait la demande.
Ce rapport récapitule de nombreuses informations : le nombre de salariés couverts par la prévoyance, les garanties de prévoyance souscrites, le montant des cotisations, etc.
Le non-respect de l’obligation de consultation du CSE constitue un délit d’entrave.
Dans les entreprises employant plus de 50 salariés, le CSE possède un budget. Il est doté :
Si le CSE dispose de fonds suffisants, il peut participer au financement de la prévoyance collective. Il peut financer intégralement ou partiellement la prévoyance. Il peut prendre en charge la cotisation du salarié et/ou la cotisation de l’employeur.
Si la prévoyance est collective et obligatoire, la prise en charge par le CSE des cotisations est considérée comme une contribution de l’employeur.
L’entreprise bénéficie alors des mêmes avantages, à savoir une exonération de cotisations sociales pour la contribution patronale.
Les règles à respecter pour en profiter sont les suivantes :
Le plafond prend en compte les cotisations employeur et celles du CSE cumulées.
Dans le cadre d’une prévoyance facultative, la prise en charge de la cotisation du salarié par le CSE s’apparente à la prise en charge d’une dépense personnelle du salarié. Conséquence : il n’y a pas d’exonération de cotisations sociales.
Au-delà de son rôle purement consultatif, le CSE peut aussi jouer un rôle actif en matière de prévoyance.
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