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Quand l’autonomie et le bien-être deviennent moteurs d’innovation - Entretien avec Loubna Méliane, Leader Égalité & Pluralité chez Onepoint

Loubna Méliane a œuvré pendant 20 ans dans des associations antiracistes et féministes. Membre de SOS Racisme, elle a également été parmi les membres fondatrices de Ni Pute, Ni Soumise. Cette militante politique et féministe est chargée des sujets de diversité et d'inclusion chez Onepoint, un groupe spécialisé dans l’accompagnement des grandes transformations, managériales, structurelles ou organisationnelles, depuis 6 ans. C’est un pari osé, et un pari qui marche. 

Quand l’autonomie et le bien-être deviennent moteurs d’innovation - Entretien avec Loubna Méliane, Leader Égalité & Pluralité chez Onepoint
Mis à jour le
18 novembre 2024
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18 novembre 2024
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Aurélie Fliedel : Votre parcours est unique. Qui sont les personnalités qui vous inspirent ?

Loubna Méliane : J'ai beaucoup réfléchi à cette question. Si on parle de personnalités publiques et connues, je vous dirais Olympe de Gouges, qui a rédigé la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Je vous parlerais de Marguerite Yourcenar, première femme à être rentrée à l'Académie française. Je vous parlerais de Simone Veil.

Si vous me parlez de femmes ou de personnes qui m'inspirent au quotidien, je parlerais de mes filles. Je trouve qu'elles m'obligent, qu'elles me poussent dans mes retranchements. Et j'ai vraiment beaucoup d'admiration pour elles, parce que je trouve que c'est une génération qui ne se laisse pas faire, qui est plus vindicative.

A.F : Comment prenez-vous soin des talents chez Onepoint pour qu’ils donnent leur meilleur d’eux-mêmes ? 

"Pour qu’un talent puisse donner le meilleur de lui-même, il faut tout mettre en œuvre pour qu’il se sente bien dans son environnement professionnel."

L.M : Depuis maintenant quelques années, après le Covid, on a voulu accélérer sur la question de l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. On est sur un secteur d'activité où les femmes sont peu nombreuses parce qu'elles se projettent moins dans ces métiers qu'elles considèrent comme des métiers d'hommes, alors qu'elles ont tout à fait leur place. Donc, on essaye d'attirer plus de talents à travers différentes initiatives, dont une, dont on est extrêmement fiers, qui s'appelle Chemin d'Avenir.

C’est un partenariat avec le Rectorat de Paris et le ministère de l’Éducation nationale, où l’on organise une immersion dans le monde de la tech, pour les enfants. L’initiative est ouverte autant aux garçons qu'aux petites filles, on y tient particulièrement, mais on a une attention particulière à l'égard de ces jeunes filles. Pour aller au-delà des stéréotypes, on a inventé un jeu, en collaboration avec des chercheurs en biais cognitifs, qui s'appelle la fresque de l'équilibre harmonieux. Cela permet aux enfants d'aller chercher ces fameux biais, ces stéréotypes de genre qui font qu'aujourd'hui, les filles se projettent moins dans ces métiers, ou même dans les matières telles que les sciences, les mathématiques. Finalement, prendre soin de ses talents, c’est aussi façonner un environnement où chacun puisse trouver sa place, peu importe sa singularité.

A.F : C’est un engagement fort. Et je sais que l’engagement est l’une des valeurs fortes de Onepoint. Quelles sont les autres ? Comment les vivez-vous au quotidien ?

L.M : On a cinq valeurs, qui sont l'authenticité, l'ouverture, l'élégance, l'engagement et le courage. Elles se matérialisent très concrètement dans le quotidien de nos clients et de nos talents.

"Pour Onepoint, le courage par exemple, c’est la capacité à aller au-delà des évidences, oser explorer de nouvelles perspectives pour faire avancer les choses."

Je peux prendre l’exemple de la santé intime des femmes, qui est encore un sujet tabou en entreprise. On a commencé en 2019 avec la mise en place de distributeurs de protections périodiques. Pour nous, c'était une première pierre pour aborder la question des règles, mais de façon élégante, en répondant à un besoin pour nos collègues.

Le courage, c’est de se dire qu’il ne faut pas se contenter du minimum. C’est pourquoi l'année dernière, on a souhaité aller plus loin sur ces questions et on a voulu adresser la question de l'endométriose, qui concerne une femme sur dix. On a mené des cycles de conférences dans tous nos QG. Et ce qui était intéressant, c'était de voir qu'il n'y avait pas que des femmes qui venaient participer à ces conférences, mais aussi beaucoup de collègues masculins qui sont concernés, parfois par leur compagne ou leur fille, et qui viennent interroger, comprendre, questionner. Cela a libéré la parole sur ce sujet et permis d’adapter ou d’aménager le temps de travail, d’être plus souple sur le télétravail si nécessaire.

Enfin, cette année, on vient de passer à une nouvelle étape, avec cette fois-ci la mise à disposition d'une appli qui permet aux femmes de poser toutes les questions qu'elles ont sur la santé intime, de la maternité, à la ménopause, en passant par les parcours de PMA ou l’infertilité. Le fait d’appartenir à une entreprise où ce n'est pas un sujet tabou a déjà un impact : 70% des femmes sentent qu'il y a un changement positif. On n'a rien fait en tant que tel pour soulager les femmes, mais le simple fait de savoir que ces questions ne sont pas tabou, cela fait une grande différence.

A.F : S’engager pour la santé des collaborateurs… En tant qu’entreprise, on pourrait penser que ce n'est pas notre fonction première, mais nous avons constaté chez Alan que les employés aujourd’hui tiennent l’entreprise pour responsable de leur santé physique et mentale à 80%. Qu’en pensez-vous ?

L.M : On est des facilitateurs, on essaye de permettre à nos collaborateurs et collaboratrices de prendre en main leur santé, avec tous les outils actuels et les nouvelles technologies.

"Chez Onepoint, on favorise le bien-être des collaborateurs et des collaboratrices, pour, en fin de compte, libérer la créativité et favoriser l’émergence de procédés innovants." 

A.F : Justement, vous parlez d’innovation. Quelle est sa place chez Onepoint ? 

L.M : L'innovation, chez nous, est omniprésente. Elle imprègne chaque maillon de l’entreprise, motive nos discussions, transforme nos façons de travailler. Quand on dit qu’on accompagne les grandes transformations de nos clients, il faut pouvoir être en capacité de se transformer soi-même, lorsque c’est nécessaire.

C’est avec cette philosophie que l’on a embrassé le virage de l’IA par exemple. Nous avons nommé un Chief AI Officer, Nicolas Gaudemet, qui, avec son équipe, a développé Néo, un modèle d’IA générative conçu pour Onepoint et pour nos clients. Car pour faire avancer les choses, pour inventer de nouveaux modèles, il faut pouvoir interroger l’existant dans notre organisation et notre façon d’interagir avec les autres. Rien n'est figé, tout peut être modulable, selon les besoins, selon les expériences qui ont fonctionné ou pas. C'est ça qui est exaltant.

Se tromper, ce n'est pas grave. Cela ne doit pas nourrir de la frustration. On doit juste se dire “est-ce qu'il n'y a pas un autre chemin à prendre ?” Et c'est bien la force de Onepoint. Pour expérimenter, il faut accepter de pouvoir se tromper. L'échec, c'est plutôt quelque chose qui nous nourrit et qui nous challenge.

A.F : Nous parlions des nouvelles générations, plus exigeantes. Il y a une autre thématique qui revient souvent : l'autonomie. Quelle est votre approche chez Onepoint ?

L.M : L'autonomie, c'est essentiel. Onepoint est une organisation horizontale , avec trois niveaux hiérarchiques, pour autonomiser nos talents. Chez nous, on ne parle pas de manager, on parle plutôt de leader : des collaborateurs qui accompagnent et font grandir d'autres collaborateurs.

On a également aménagé nos lieux de vie pour favoriser la rencontre, l’interaction et la collaboration entre nos talents. Cela permet à chacun de trouver la place qui lui convient, de devenir entrepreneur de sa propre carrière, de disposer d’une marge de manœuvre en interne comme auprès des clients. Et pour que cela fonctionne, il faut être curieux, oser s’ouvrir aux autres pour créer des synergies.

Je le vois bien sur la mission Égalité Pluralité dont j’ai la responsabilité, ce sont souvent des collègues qui viennent me proposer des initiatives. C’est par exemple comme cela que nous avons mis en place une formation sur l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes. On a travaillé en étroite collaboration avec plusieurs talents, qui se sont manifestés d’eux-mêmes pour s’impliquer dans la démarche. S'il n'y avait pas cette autonomie et cette forme de liberté, il n'y aurait pas autant d'action.

Publié le 18/11/2024

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